DIS-NOUS, FRANCOIS – EPISODE 1, JUIN 2021

Nouveau – chaque mois, nous vous donnons la parole ! Comme des journalistes spécialisés, posez vos questions directement sur nos réseaux à François Dusseau, le coach des Bisons. Il y répond sans filtre et vous fait vivre le quotidien du club de l’intérieur

Bonjour François, comment avez-vous construit votre effectif ? Est-ce qu’il y a une envie de changer le style de jeu des Bisons, qu’on définit comme physique depuis pas mal d’années ? (Mathéo Blais, via Facebook)

Un effectif, une équipe, on la construit déjà en fonction des départs et des joueurs que l’on veut garder.
Il y a toujours trois critères à prendre en compte : les joueurs que tu veux laisser partir, ceux que tu veux garder pour continuer l’aventure, et ceux pour lesquels la décision mérite une réflexion plus longue. Parfois, ceux qu’on veut garder s’en vont. Certains ont de meilleures propositions, d’autres arrêtent, ou font des choix personnels. Il y a une autocritique importante à faire en fin de saison, réfléchir à ce qui s’est bien passé et surtout penser à ce qu’on pourrait améliorer, et à ce qui n’a pas été. A partir de là, j’ai mon point de départ pour construire une équipe.

Après, l’effectif se construit aussi bien sûr en fonction du budget. A Neuilly, nous logeons les joueurs, et c’est très important de voir comment nous pouvons les loger, les faire vivre ensemble. C’est vrai que c’est aussi très important pour moi.

Et la dernière chose c’est aussi de regarder ce qui nous a manqué dans l’effectif pour atteindre nos objectifs, comme analyser aussi le recrutement des autres équipes. Pourrait-on changer de style de jeu ? Non, probablement pas. Nous avons une petite patinoire par rapport à d’autres équipes (à part Tours) alors c’est vrai qu’il y a moins d’espace, il y a un petit peu plus de contacts, nous mettons un peu plus de pression sur l’adversaire. Mais je ne pense pas que nous ayons une équipe physique. Par contre, nous avons été énormément pénalisés cette saison en contestant les décisions du corps arbitral. Je ne pense pas que nous soyons une équipe particulièrement physique mais nous avons été trop indisciplinés.

Parlez-nous de l’alliance avec Amiens (Léo Richard, via Facebook)

Cela va faire deux ans que nous avons fait cette alliance avec Amiens par l’intermédiaire d’Anthony Mortas et Elie Marcos, en profitant du système des licences bleues.

L’idée, c’est de donner la possibilité́ à des jeunes de jouer au plus haut niveau possible avant d’aller en ligue Magnus. Quand tu es en U20 et que tu souhaites aller en Magnus le tremplin est très haut et il faut s’aguerrir. Je pense que c’est un bon mode de fonctionnement pour progresser, pour performer. Cela demande aussi une organisation, des voyages, une logistique à mettre en place. On essaye d’améliorer ça avec Amiens depuis deux saisons et on va renouveler une troisième saison.

Neuilly donne la possibilité́ à des joueurs d’avoir plus de temps de glace et des responsabilités pour progresser. On s’aperçoit maintenant que le niveau de la D1 est resserré, ce sont tous ces petits détails qui font la différence, les équipes sont très proche les unes des autres et c’est très important pour ces jeunes de se mesurer à des adultes et à des joueurs d’expérience, d’être professionnels le plus tôt possible.

Tu vas rester longtemps à Neuilly ? (R.Brites, via Facebook)

Pour rester longtemps dans un club, que ce soit Neuilly ou ailleurs, il faut d’abord accepter le projet et c’est vrai qu’avec Ibrahim Soubra nous sommes sur la même longueur d’onde, c’est très important pour bien travailler et avancer.

Maintenant ça dépendra aussi de nos résultats parce que Neuilly est une équipe qui est très performante depuis plusieurs d’années, qui est toujours dans les 8 premiers .
Après il y a aussi les conditions de travail, la patinoire. Nous avons une patinoire très vétuste qui aurait besoin de beaucoup d’améliorations. J’ai fait une étude en division 1, c’est la seule qui n’a pas été restaurée ces dernières années. Peut-être qu’un nouveau projet de patinoire serait bien pour la ville et les clubs de Neuilly.

Bonjour Francois. Vous avez connu la ligue Magnus, est-ce que c’est dans vos ambitions de faire monter les Bisons, arrivez-vous à faire de la glace de Neuilly un avantage et comment ? (Matheo Blais, via Instagram)

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Ouais j’ai connu la ligue Magnus avec Angers et Lyon. Au niveau des ambitions avec le club de Neuilly, nous commençons un championnat avec l’envie d’aller le plus loin possible. Je suis un compétiteur, comme le sont tous nos joueurs. On ne commence pas le championnat pour perdre, il faut se donner à fond jusqu’au dernier match. Maintenant on sait aussi que la ligue Magnus a un cahier des charges, il faut un budget et c’est vrai qu’avec les conditions de travail qu’on a aujourd’hui c’est très compliqué. Le club s’occupe de ça, moi je me concentre sur le volet sportif, je peux juste donner un coup de main pour le reste. Mon but c’est d’être performant tous les week-ends dans un championnat qui est de plus en plus difficile, où les équipes sont toutes proches.

Nous avons une petite patinoire, il y en a plus beaucoup, on essaye de mettre beaucoup d’intensité́, surtout quand nos adversaires arrivent sur une petite piste alors qu’ils ont l’habitude de jouer sur des plus grandes surfaces. On essaye de les empêcher de s’organiser, ce n’est pas toujours facile mais on a des joueurs avec un bon patinage et qui mettent un bon pressing.

Pourquoi ne pas avoir conservé Taylor Dupuis malgré́ sa grosse saison et son envie de rester au club (Yoann Fautrel, via Instagram)

Le gardien est toujours un cas particulier. Taylor est quelqu’un de très bien, un garçon très agréable, attachant, qui est monté en puissance match après match. Après il y a des paramètres a prendre en compte, le fait que Taylor avait trouvé un travail au Canada a posé question. On ne savait pas exactement quand il pourrait revenir, à partir de là il y a eu réflexion.

C’est une décision difficile de se séparer de Taylor mais il a fallu la prendre. Quand on commence le camp d’entraînement il faut que tout le monde soit là, encore plus le gardien. C’est un élément vraiment très important dans une équipe. Voilà pourquoi nous n’avons pas conservé Taylor. Je lui souhaite bien sûr une bonne continuation dans ses démarches.

Après une courte absence la D1 retrouvera Frank Spinozzi qui donnera de la voix à Tours. Quelles approches auras-tu face à une équipe dont tu connais parfaitement le style, et doit-on s’attendre à un nouveau derby pour les Bisons ? (Tyto Anderson, via Facebook)

C’est un plaisir de retrouver Franck Spinozzi comme adversaire. Cela fait longtemps qu’on se connait, on a travaillé ensemble, on s’apprécie et on se respecte. C’est vrai que ça va être intéressant et ça sera un nouveau challenge de jouer l’un contre l’autre, Franck est un gagneur comme moi. Il a monté à Tours une très bonne équipe, il faudra compter sur les Remparts la saison prochaine comme sur bien d’autres équipes.

Oui ça va être un nouveau derby mais comme tous les matchs qu’on fait, je pense que Neuilly est une équipe qui remplit les autres patinoires.

Bonjour François et tous les bisons vises tu une montée en ligue Magnus la saison à venir ?

Comme je l’expliquais tout à l’heure, quand on part dans un championnat c’est pour aller le plus loin possible et pour le gagner. La division 1 est difficile comme je disais toutes les équipes sont très très proches les unes des autres et ce sont tous les petits détails qui comptent. Blessures, forme globale, respect des consignes , attitude positive, confiance et travail. C’est l’équipe qui fera le moins d’erreur qui ira le plus loin.

Après le championnat arrivent les playoffs, c’est la seconde phase, on sait que le championnat est une phase d’apprentissage. Mais il faudra terminer dans les 8 premiers pour faire les play off, et ensuite on sait très bien que tout est ouvert au niveau des playoffs.